Je viens à la politique tardivement.
l'indifférence
En 1995, je n'ai pas 18 ans et je ne peux pas voter. Ma priorité est ailleurs, les études en particuliers, et je vois les politiques de loin. Je me méfie de ceux qui à mon age, exploités comme
colleurs d'affiches le plus souvant, ont déjà des convictions très marquées, caricaturales.
l'éveil
En 2001 ma vie professionnelle commence, premier travail, déménagement... Je ne pense pas à m'inscrire sur les listes électorales. Je ne vote pas en 2002 et pour la première fois j'ai honte de
mon pays. Honte de moi. Le Pen au 2e tour, quelquechose ne va pas. "Mais les extremes c`est toi ! C`est toi quand tu ne votes pas". Je ne suis pas né Français, je l'ai choisi. Ce pays où un fils
d'ouvriers immigrés peut devenir ingénieur sans priver sa famille. Fier d'être français autant que d'être portugais, en 1998 j'étais derrière l'équipe de France quand tout le monde
l'enterrait.
Le plus vite possible, je m'inscris aux listes, trop tard bien-sûr. Je vote "oui" à la constitution, je ne l'ai pas lu complètement, trop fastidieux, mais le traité de Nice ne peut être la
base de L'Europe. Le "non" l'emporte. Vote sanction au gouvernement, xénophobie anti-Turquie anti-Pologne. On nous ment. Besancenot explique que tout ceux qui ont voté "non" ont lu la
constitution en entier, je ne connais personne qui l'ait fait. Sarkozy explique que la Turquie n'est pas en Europe mais en Asie Mineure, ressortant un terme archaïque désignant une partie de la
Turquie. Il plaide pour un partenariat privilégié, la Turquie a déjà un partenariat privilégié: aller plus loin c'est la faire entrer dans l'Europe.
le choix
Je décide donc de m'engager, mais à côté de qui. Qui porte le mieux mes idées? 2007 sera l'année de la prise de décision. Chirac n'a pas un mandat brillant mais son opposition à la guerre en Irak
a redonné une image à la France, De Villepin a montré une certaine stature, mais l'UMP c'est surtout Sarkozy. Ministre de l'intérieur annonçant tout et trop souvant n'importe quoi (création d'une
police après chaque fait divers, suppression de la police de proximité, invention de coupable...), aux dérapages multiples contrôlés ou non. Sa personnalité, ses propos "litigieux" pour
séduire l'électorat xénophobe, la soumission des médias ne m'inspirent pas confiance.
Je suis fils d'ouvrier, milieu modeste. Les "idées de gauche" me plaisent bien, je devrais suivre le PS, mais là encore quelquechose ne va pas. Le PS est un mélange de courant très
différents: Fabius, Strauss-Kahn, Royal... Ils s'assossient régulièrement avec le PC, le communisme est un échec tous les régimes communistes ont terminé en dictature sanglante. Et puis leur
primaire a fini de me convaincre, à peine les militants votent une représentante et les cadres de ce parti s'acharnent contre elle. Ils ne peuvent gérer une élection, alors un pays?
Et puis il y a Bayrou, je n'y avais jamais vraiment fait attention, le connaissant plus via les guignols de C+. L'UDF est une filiale du RPR ou de l'UMP. Mais il fait son chemin, explose au
journal de TF1 en disant une évidence jamais évoquée: les médias et TF1 en particulier sont partisans de l'UMP et du bi-partisme dans la mesure où il sert l'UMP. Il sort l'UDF de son rôle
d'excroissance UMP. Il s'oppose au clivage gauche droite, Il m'intéresse.
la conviction
Je regarde ses idées et m'y retrouve. Aujourd'hui je comprends. Le chemin n'est pas à gauche ou à droite, ceux qui veulent taper du patron pourri ou mettre en prison des
enfants. Il y a les démocrates et les conservateurs, prenant des idées dites de droite ou de gauche. Immobilisme ou mouvement n'en déterminent aucun. Certain disent: "tu es contre le changement,
donc tu es conservateur". C'est faux. Si le changement est une régression, c'est du conservatisme. Les conservateurs veulent une lutte des classes, et donc des castes. Le démocrate se bat contre
les systèmes de caste.
Je suis libéral, pour la liberté individuelle, la liberté d'expression. Pour un rôle limité de l'état qui a en face de lui des contre-pouvoirs réels: la presse, la justice, les citoyens. Je suis
pour un service publique de qualité privé ou non, pour une croissance constantante de l'égalité des chances. La concurrence est saine si elle n'est pas faussée, l'état doit s'en assurer.
Je suis né dans un pays où un fils d'ouvrier peut être ingénieur, je ne veux pas mourir dans un pays où le même fils d'ouvrier est condamné à être ouvrier quelquesoit ses compétences. Le modèle
de Sarkozy est celui des Etats-Unis ultra-conservateurs de Bush, aux riches les études, les crédits, la richesse et aux pauvres la pauvreté.
Le Mouvement Démocrate porte un projet de société auquel je crois.
Poissy
La ville de mes engagements politiques, les législatives de 2007 de loin et surtout les municipales de 2008. Les postes ne m'intéressant pas, je me place en position non éligible. Après coup, ce sera une erreur. Le sectarisme des dirigeants du PS local et le manque de fiabilité de certains colistiers feront exploser la majorité. Avec pour conséquence la perte de compétence et du contact avec le réel. La Mairie dysfonctionne.
Je découvre alors Karl Olive. On ne peut pas dire que le courant passe tout de suite. Je me méfie du communiquant à la personalité si différente de la mienne. Au fil des élections, et des évènements pisciacais, on se croise. Il existe des désaccords mais les échanges sont possibles, toujours courtois. Je dois admettre qu'il est bon dans ce qu'il fait.
En 2013, se pose la question des municipales. Des contacts sont pris avec les différentes forces politiques de la ville. En évaluant le sérieux et la capacité de chacun. Les échanges se font plus fréquent avec Karl. Je modifie mon jugement à son sujet, mais je crois que c'est souvent le cas. Il devient évident que personne sur Poissy n'est en mesure de gérer aussi bien la ville et nous partageons la même vision, le même projet pour la ville. Il a su s'entourer de compétences et forger une union. Je soutiens donc un homme mais aussi une équipe et surtout un projet.
Depuis plusieurs mois que je fais partie de cette équipe, j'en apprécie les qualités et les compétences. J'attends avec impatience la mise en route du projet!